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Notes discordantes sur l'époque
23 octobre 2014

" Djura et les autres..." TA...TA...TA...TAM... N° 203

 

Djura et les autres…

 

            Au cours des années 1980, alors que les chaînes télés, avant de s’abandonner à toutes sortes de crochets racoleurs, consacrant « star » des débutants, pour la plupart sans grand talent ni charisme, on pouvait voir évoluer sur Le grand échiquier de Jacques Chancel, qui jouait la diversité culturelle, le groupe féminin et féministe Djurdjura, composé de trois sœurs d’origine kabyle  chantant en berbère. Un enchantement… C’était la première fois que j’entendais parler de Djurdjura, massif montagneux algérien, dont le groupe avait pris le nom.

Cette région est devenue tristement célèbre depuis le récent martyre subi par M. Georges Gourdel, otage français victime  de fanatiques islamistes qui ont jeté un voile sombre sur cette région. C’est d’un autre voile dont nous parlera plus tard, après avoir mis fin aux activités de Djurdjura, l’aînée des sœurs qui avait formé le groupe militant pour la cause des femmes de son pays, et ce dans un livre intitulé Le voile du silence, ce voile jeté sur la voix et la vie des femmes de son pays, soumises aux abus conjugués  du patriarcat et de la religion. Djura, ainsi se faisait-elle appeler, enceinte de son mari français, fut injuriée,  séquestrée et battue par des membres de sa famille, lors d’une visite en Algérie, à cause de ses « trahisons », et lâchée par ses sœurs moins rebelles… Elle parviendra à s’échapper et racontera son histoire… Bien décidée à poursuivre la lutte pour l’émancipation des femmes algériennes, elle publiera encore La saison des narcisses et mènera toujours et encore son œuvre de militante. D’autres femmes témoignèrent aussi, au mépris du danger. Parmi elles, Joumana Hamad nous proposera Les confessions d’une femme arabe en colère : Le jour où j’ai tué Shéhérazade » ;  De son côté,  repérée à Avignon lors de la création de sa pièce de théâtre : Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, Dama Al Joundi, aidée par un ami,  fit oeuvre littéraire, apportant ainsi  sa pierre à l’édifice.

L’avenir pour ces résistantes est prometteur. Elles ont semé le grain… Il lève : un prix Nobel de la Paix 2014 vient d’être décernée à une jeune pakistanaise, Malala Yousafzai, militante pour les droits des femmes de son pays, qui, en 2012, se trouva à deux doigts de la mort, pour avoir défié les Talibans qui détruisaient les écoles et dont un humoriste de chez nous dit qu’ils étaient contre la réforme des rythmes scolaires… La devise de Malala : Il suffit d’une main, d’un cahier et d’un crayon pour changer le monde… Finalement, la Liberté, contre laquelle il n’existe pas de vaccin, est heureusement contagieuse. Oui, si l’homme n’est pas trop obtus, la femme sera son avenir…

 

                                                                               Hagnéré Jean-François

                                                                                 ( 23/10/2014 )

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