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Notes discordantes sur l'époque
23 février 2018

" Creux de la vague "TA...TA...TA...TAM... N°406

Creux de la vague

 

Pour parodier le titre du livre de Daniel Rops : « Mort, où est ta victoire ? », je m’interroge : « Musique, où vont tes Victoires ? » Si l’on s’en tient aux échos propagés par les médias, ces dernières sont allées, pour les principales, à Charlotte Gainsbourg, chez les dames, et à Orelsan chez les Messieurs, les seuls noms que l’on retient de la liste des lauréats. La cérémonie aurait aussi marqué la victoire du « rap ».

            A propos de Charlotte Gainsbourg, je me suis toujours demandé si cette actrice cotée chantait ou susurrait tant elle est inaudible, son filet de voix  nécessitant, lors de l’émission de sons, l’utilisation d’un sonotone… Et encore, la réception ne serait pas assurée. Pour sa demi-sœur, Lou Doillon, déjà récompensée aussi, on peut se poser la même question : A travers elles, quel talent récompense-t-on ? Celui des géniteurs ?… N’est pas Birkin ou Gainsbourg qui veut.

            Le couronnement du rap, de son côté, est celui des musiques dites « urbaines », notes et mots émis des banlieues qu’il convient d’acheter comme on peut faute d’ « être en capacité »* d’enrayer leurs dérives. Les griots des villes ne manquent pas de mots pour exprimer leurs maux, mais le débit – le fameux flow – de leurs paroles transforment leurs chansons en un magma informe de mots, un « tue-la-ponctuation » qui les rendent inaudibles. Je préfère, dans le genre contestataire, le François Béranger poétique des années 1970. Toutefois, Orelsan, le lauréat, pour la deuxième fois, ne manque pas de talent, loin de là. Sur son CD précédent, Le chant des sirènes, de grande qualité, il suffisait d’écouter le touchant : La petite marchande de porte-clés et l’ironique Tout va bien pour s’en convaincre. Il ne mâche pas ses mots, au sens propre comme au figuré. Sur le CD vainqueur, cette année, La fête est finie, le morceau Tout va bien donne le ton, toujours aussi remonté, le rappeur… de rien. Sinon, dans son ensemble, la chanson française est dans un creux de la vague à l’âme et ce n’est pas un Vianney blafard qui me démentira. Où sont les Piaf, Barbara, Brassens, Ferré, Brel, Nougaro et quelques autres inoubliables ? De temps en temps, encore, une Hardy, un Manset, … C’est peu, mais mieux que ce presque rien du moment…

                                                                                                   Hagnéré Jean-François ( 21/02/2018 )

* Soyons résolument « modernes » !

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