" Génération Pitbull" TA...TA...TA...TAM... N°530
Génération Pitbull
Comme on a connu une « Beat generation » ( Cassady et Kerouac), une « Génération Woodstock » ( « flower power” and “Peace and Love”), une “Génération Mitterrand » - qui voulait changer la vie pour ne la voir qu’en rose – on assiste aujourd’hui à l’émergence d’une « Génération Pitbull », capable de transformer le « chien chien » à Papa et Maman en meilleur ennemi de l’homme. Née dans la jungle bétonnée des villes, d’un croisement de sous-culture mercantile et d’une virtualité ( refuge illusoire face aux problèmes posés par « un monde sans pitié ), elle aboie, agresse, montre les crocs pour un oui, pour un non, pour rien, pour le seul plaisir d’aboyer.
Imbibés, soûlés d’images violentes, des jeunes tuent, s’entretuent comme au ciné, comme à la télé, comme dans un rêve… « J’hallucine » disent-ils… Ils n’ont que le choix des armes qui traînent ici et là, parfois même chez eux. Les jours de grand malheur, à la mort d’un des leurs, leur colère est décuplée : ils saccagent sans raison le quartier. Les parents, de leur côté, dépassés, désemparés, défilent en silence pour réclamer une paix qu’ils ne parviennent plus à imposer sous leur toit. Tableau de la vie moderne…
Naguère un ministre furtif a parlé de « sauvageons ». Non, ce sont des « enfants sauvages », des jeunes que, sous prétexte que ne pouvant plus « élever les enfants comme avant », l’on n’a pas élevés du tout, pas éduqués. Laisser un enfant sans éducation, ne pas « l’élever », c’est le rabaisser, ne pas le respecter, le condamner à rester un petit animal soumis à ses instincts les plus primaires, en faire un être asocial, toujours prêt à bondir, à mordre, un chien fou, tout dans les « biscotos », dans les crocs, rien dans le cerveau : un pitbull.
Hagnéré Jean-François
Novembre 2019