" Echos d'une taxe" TA...TA...TA...TAM... N°94

Echos d’une taxe

            L’air du temps est indubitablement à la contestation. Chacun défend, c’est de bonne guerre, son pré carré. Toutefois, il va bien falloir, si nous voulons vraiment que les choses évoluent dans le bon sens, celui du redressement national, finir par abandonner la posture, devenue systématique, du « chacun pour soi » pour penser enfin un peu plus à l’intérêt général.

            Les deux dernières frondes antigouvernementales méritent d’être analysées au moins sereinement. Côté clubs de football, du moins ceux capables de verser plus d’un million d’euros à certaines de leurs vedettes, il est plutôt indécent de crier au coupe-gorge à propos de la tranche d’imposition à 75 p. cent. Que ces responsables mettent le pied sur le ballon, que leurs joueurs entament une grève à durée « indéter-minée », cela laissera au moins le temps à leurs supporteurs de réfléchir un peu à l’éthique de ce sport.

Côté « écotaxe », il est réjouissant de voir la droite, qui vota cette loi, alimenter, après avoir mené la fronde anti « mariage pour tous », ce nouveau feu   afin d’enfumer un peu plus le pays, tout en stigmatisant la gauche pour son incompétence. Le principal foyer de la révolte se situe en terre bretonne. Mais n’est-il pas paradoxal que cette belle région, dont l’agriculture dopée par trop de nitrates a fini par polluer ses rivières et couvrir ses plages d’algues vertes, prétendre être exemptée du paiement de l’« écot-taxe », pour laisser à d’autres, c’est-à-dire au bout de la chaîne d’entraide, au consommateur, le soin de régler la facture du nettoyage ? Et voilà, le jour où quatre Français retrouvent la liberté au Niger, MM. Hollande et Ayrault otages de la Bretagne… Il faut d’urgence entamer les négociations avec le F.L.B. *

*Vieux souvenir des années 1960.

                                                                       Hagnéré Jean-François