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Notes discordantes sur l'époque
19 mars 2015

" Merles moqueurs et corbeaux" TA...TA...TA...TAM... N° 232

Corbeaux et merles moqueurs

 

            Etre le premier de la classe ne présente pas que des avantages. Ce n’est pas à Jean-Jacques Goldmann, fabricant de tubes, pour lui-même et quelques uns de ses amis,  actuel maître d’œuvre du rendez-vous télé annuel des « Enfoirés » et « personnage préféré des Français », que l’on va faire découvrir le pouvoir de nuisance des corbeaux et des merles moqueurs qui s’inscrit dans une certaine tradition française… Habitué des jeux de massacre, J.J.G. ne se formalise pas pour si peu. De quoi s’agissait-il cette fois-ci ? D’une volée de critiques, à propos de sa dernière œuvre : Toute la vie,  destinée à la soirée des « Enfoirés », œuvre dans laquelle des esprits chagrins ont voulu voir une charge contre une jeunesse timorée, résignée, abattue avant même d’envisager de combattre  pour un avenir meilleur… Verdict sans appel, chœur des corbeaux et des merles moqueurs : JJG est un réac, un parvenu et, dans son sillage, les Enfoirés avec… On sait que côté syntaxe, JJG – Envole-moi -, comme Cabrel – des paupières lourdes comme des bouteilles de Butane – et quelques autres, use de ce que charitablement nous qualifierons de « licences poétiques » et que ce sont les mélodies et les voix de ces interprètes qui emportent tout sur leur passage, y compris l’adhésion des fans. D’où peut-être un possible quiproquo, immédiatement exploité  par les « amis » de toujours du chanteur à succès. Et pourquoi voir une critique de la jeunesse actuelle dans ce nouvel hymne plutôt qu’une  une incitation à l’engagement des jeunes pour une œuvre caritative dont les promoteurs sont soit disparus – Coluche – soit désireux de passer le témoin à une nouvelle génération – JJG, Le Forestier, etc. -, car le but essentiel de la manœuvre n’est-il pas, au fond de « donner à grailler à ceux qui crèvent la dalle » ? Ces jours-ci, sur France Inter, un chanteur, que l’on classe « intello », dénonçait le spectacle lamentable offert par « Les Enfoirés », ce qu’on peut faire de pire en matière de variétés… Et le troubadour  d’enchaîner sur « le Situationnisme de Guy Debord, le triste spectacle de la société du… spectacle… » Dominique, je t’aime bien, mais à quoi bon mélanger les genres, au risque de se tromper de cible… Personnellement, pas militariste pour un rond, si un type entonne « Tiens,  voilà  du boudin, voilà du boudin… » et, ce faisant multiplie les petits pains au chocolat dans le désert, j’applaudis, je crie « Au rab ! »… Tu peux n’avoir aucun CD de JJG dans ta discothèque, ne pas acheté le DVD, mais participer au remplissage des caddies, ce n’est pas se déshonorer… Les vrais Enfoirés, au fond, ne sont pas ceux que l’on croit…

 

                                                                                                          Hagnéré Jean-François (14/03/2015)

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