" Le Nid d'Amour " TA...TA...TA...TAM... N°247

Le Nid d’Amour

            La prostitution a le parfum attirant de l’interdit. Régulièrement des émissions télévisées lui sont consacrées qui, sous prétexte d’ « étudier » son évolution, ses pratiquants et ses clients, ses nouvelles formes et autres passionnants paramètres, font le tapin sur le trottoir de l’Audimat. Ce n’est pas du voyeurisme, soyez-en convaincus, c’est de l’information… C’est peu dire que sur le sujet le téléspectateur est plutôt bon client… Rafraîchir ses connaissances tout en salivant… L’ouvrage est donc remis cent fois sur le « plus vieux métier du monde ».

            Le Nid, association qui vient en aide aux professionnel(le)s de l’amour, dans un monde où il n’est question que de crise, de dette, de déficits des régimes sociaux, s’est intéressée, dans une étude, au coût social de la pratique, chiffrant évasion fiscale, consultations médicales, frais de police et de justice, diverses formes d’assistance et quelques autres points, en données  corrigées des variation saisonnières … Et la facture s’élèverait à 1,6 milliards d’euros par an…

            Avant toute autre considération, remarquons que tant qu’il y aura des hommes et des femmes, la pratique aura encore et toujours, quelle que soit l’opinion que l’on s’en fasse, de beaux jours devant elle. Ceux qui considèrent que les « travailleurs du sexe » se font de « l’argent facile » peuvent toujours tenter l’aventure. Prenons l’avis de celles qui sont victimes de réseaux… Et puis il y a ceux et celles qui, ne parvenant plus à joindre les deux bouts, se jettent dans la gueule du loup affamé de sexe  pour pouvoir régler leurs factures, le montant de leurs charges domestiques, assurer le quotidien de la famille…            Alors, la prostitution, coûteuse pour la société, d’accord, mais est-elle seule en ce  domaine ?… Voyez la société Areva : 8 milliards de déficit, l’EPR, en déroute, un gisement d’uranium non rentable… Qui va régler la facture ? Je lis aujourd’hui que le patron d’EDF demande une hausse des tarifs de l’électricité : 2,5 p. cent pendant trois ans. Dans un contexte de chômage en expansion,  de salaires bloqués, de pouvoir d’achat rogné,  la prostitution risque d’être, comme l’univers, en expansion… Et il a bien fallu payer la production des Rafale qui, avant de trouver acheteurs au Qatar, en Arabie saoudite et en Egypte, avaient pour seul client l’Armée Française…  Il faut encore assumer les 7,5 milliards que coûte le retard du programme de l’Airbus A400M, dont un exemplaire vient de s’écraser à Séville… Bref, chercher des poux sur la tête des prostitué(e)s, c’est quand même un peu mesquin, non ? il faudrait plutôt passer un bon shampoing à tous les dirigeants qui font des finances de la France un tonneau des Danaïdes tout en acceptant des parachutes Youpi et des retraites Youpla qui leur ouvrent, en toute discrétion,  les portes des… « Escort girls », l’amour en première classe…

                                                                                                      Hagnéré Jean-François ( 01/06/2015)