" Tours... pendables " TA...TA...TA...TAM... N°369

Tours pendables

            La Chine… Ce pays fabuleux avec sa grande muraille, sa Cité interdite, le mausolée de l’empereur Qi et son armée de guerriers en terre cuite qui montent la garde pour lui assurer un repos éternel, Mao, sa révolution culturelle et ses gardes rouges qui émerveillèrent de jeunes Français, les Mao Spontex, absorbant, comme des éponges les paroles du Guide suprême, ne gardant finalement de celui-ci que son fameux col à la mode… Un pays de rêve … mais aussi de cauchemar.

            En tout cas, les Chinois sont nos amis. La preuve ? En 2012, ils ont envoyé en France, pour dix ans de vacances au zoo de Beauval, deux pandas géants. Pour les dirigeants chinois, c’est un geste fort que le prêt de ces deux marsupiaux à la France, un cadeau à prendre en considération. Le panda qui passe son temps à boulotter des pousses de bambou, n’a pas une sexualité débordante. Aussi, c’est par procréation assistée que nos deux peluches viennent de donner naissance à un héritier. Donc, au bout des dix ans, ce « cadeau » qui nous a coûté 750 000 euros de transport, 7500 euros annuels à la charge du zoo et 10millions d’euros destinés à l’association des zoos chinois, reprendra la direction de Pékin avec son bambin. En chinois : un plus un égale trois… Voilà un tour… pendable joué par les Chinois à leurs « amis »…

            Et l’ours en Chine ? ne m’interrogerez-vous pas. C’est une toute autre histoire. Des chinois farceurs – Hé oui ! ça existe – trouvaient une ressemblance entre leur président, Xi Jinping et l’idole des enfants : Winnie l’ourson. Ils en firent des saynètes : Xi Jiping-Winnie  rencontrant Obama-Tigrou ou le japonais Shinzo Abe- Bourriquet, deux autres amis des enfants occidentaux. D’aucuns défilèrent même en groupe postant un masque de Winnie,… Dès lors le sort de Winnie était scellé : Winnie interdit sur le territoire chinois… Vous imaginez ce que cela aurait donné chez nos irrévérencieux Guignols… Là-bas, les mariolles qui ont persisté dans leur erreur, ont terminé en prison. En Chine, comme partout, on rit, mais… jaune.

            Un plaisantin, Liu Xiaobo, qui avait osé signer la Charte 08, demandant un plus grand respect des Droits de l’Homme en Chine était en prison depuis 2008. En 2010, lauréat du Prix Nobel de la Paix, le diplôme destiné à Liu Xiaobo fut recu par une chaise vide à Oslo… Au fil des années, la santé du dissident ne fit  que se dégrader entre les quatre murs de sa cellule – on aurait aimé connaître le détail de ce que les cuistots de la prison avaient ordre de lui mitonner… A ce régime-là, le Crabe finit par lui bouffer le foie… Interdit de sortie du territoire, il fut filmé au seuil de la mort, dans sa chambre d’hôpital, entouré de sa femme, bien mal en point elle aussi, et d’une armée de (faux ?) médecins en blouse blanche censée montrer au monde entier combien la santé de Liu Xiaobo était chère au régime…

            Pour en revenir au montant du coût exorbitant du « cadeau Panda » à la France et à d’autres pays « amis », il faut rappeler qu’un condamné à mort chinois – ou sa famille - doit payer la balle qu’on va lui tirer dans la tête…Il n’y a pas de petites économies au pays de Xi Dada – surnom affectueux donné à «  Tonton Xi » ce despote. Plutôt surréaliste, le Tonton flingueur…

            Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d’amour, nuits d’ivresse, de tendresse…

                                                                              Jean-françois Hagnéré ( 26/08/2017)