" Une pépite" TA...TA...TA...TAM... N°448
Une pépite
Début des années 1960… Adolescent, je passe pas mal de temps assis sur le sol de ma chambre, à côté de mon « tourne-disques », une pile de 45 T devant moi. Ce jour-là, j’ai le choix : un voisin, qui partage ma passion, me donne à écouter un vrai trésor : Brassens – « Le cocu », « Bonhomme », « comme une sœur » -, Félix Leclerc, à l’aise dans ses « Souliers », Elvis Presley, lâchant le sauvage « Hound dog », d’autres encore dont un Charles Aznavour qui fera une scie de « Je m’ voyais déjà ». Sur ce dernier disque, une autre chanson de cet artiste, emprunte de mélancolie va littéralement m’emballer, au point que je l’écoute et la fredonne toujours aujourd’hui avec le même plaisir : « Trousse-chemise »…
Dans le petit bois de Trousse-chemise / quand la mer est grise et qu’on l’est un peu […]on fait des bêtises / Souviens-toi nous deux… Puis, plus loin : On coupe le bois à Trousse-chemise / Il pleut sur la plage des mortes saisons […] On coupe le bois, le bois de la cage où mon cœur trop sage était en prison… L’amour n’a pas d’âge pour creuser son « micro-sillon »… Nostalgie des amours débutantes…
Viendront les « yéyés »… Aznavour aime la jeunesse et l’aimera toujours… En compagnie de son beau-frère d’alors, Georges Garvarentz, pianiste de jazz, il écrira Retiens la nuit pour Hallyday et La plus belle pour aller danser pour Vartan, œuvres qui tranchent avec le répertoire habituel, assez niais, de ces deux-là. Il va suivre, à la Trenet, une Route enchantée :
Viens cette nuit / Pars, c’est du mystère / que tu veux : En voilà / Pars, oublie la terre / Pars viens avec nous tu verras / les joyeux matins et les grands chemins / Où l’on marche à l’aventure / Hiver comme été / Toujours sur la route enchantée… / Bonjour le jour, la vie, l’amour…* De Trenet en Aznavour, la route enchantée de la poésie, l’amour de la vie.
* Œuvre de Charles Trenet.
Hagnéré Jean-François ( 02/10/2018)