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Notes discordantes sur l'époque
5 août 2013

Paradoxal TA... TA... TA... TAM N° 74

Paradoxal

 

            A Barcelone, les nageurs français ne se déplaçaient pas pour faire des ronds dans l’eau, mais plutôt des miracles. Départ en fanfare avec l’or du 4x100m masculin… Déjà commentateurs et consultants – Pléthore d’anciens sportifs en mal de réinsertion – papillonnaient… Puis ce fut le 200m d’Agnel : du délire… Mais, pour doucher un peu l’enthousiasme, suivirent quelques pétards mouillés : Muffat,  Lacourt et Manaudou… Deux jours de disette  nous attendaient avant une fermeture en fanfare : Lacourt sur 50m dos et le relais 4x100 quatre nages masculin… Pendant cette semaine on se prit à rêver, à provoquer les responsables politiques et sportifs de passage devant les micros : A quand une piscine digne de celle de Barcelone en France, capable d’accueillir les rencontres internationales ?… Réponse prudente des intéressés en ces temps de crise et de dette, d’inflation de taxes et d’impôts, de mise à contribution des Français pour que le pays surnage… Ne pas oublier que la piscine espagnole, multifonctions,  a été construite en 1990 pour les J.O. et, qu’aujourd’hui, les « indignés » espagnols, italiens et grecs ne nourrissent plus les mêmes rêves : du pain d’abord, des jeux si l’on peut. Au Brésil, actuellement, on ne dit pas autre chose. Les pique-assiette des divers comités organisateurs internationaux sont priés d’aller planter leurs Barnum lucratifs  ailleurs, là où c’est encore possible, dans les émirats par exemple… Trop d’installations, après manifestations, sont condamnées à l’abandon, faute d’utilisateurs ou de fonds pour les entretenir.

            Pendant que nos champions s’illustraient  en Espagne, sur les plages, dans les piscines, les étangs et les rivières de l’hexagone, les estivants battaient, eux, un record de… noyades. Pas loin de la quinzaine en un week-end. Rendus fous sans doute par un soleil aussi soudain que généreux, nombre de Muffat, Lacourt, Stravius et Agnel, en herbe ou pas,  comme décomplexés après un hiver interminable et un printemps flemmard, se sont lancés sans précaution aucune à l’assaut des vagues, ignorants des risques d’hydrocution,  de la géographie des rivages, des caprices des marées, des drapeaux orange et rouge, des conseils des maîtres-nageurs… Tout à sa joie, légitime certes, l’estivant nage dans le bonheur estival, se précipite la tête la première dans « le grand bleu »et , parfois, s’y noie. Le soleil cogne dur et abolit tout bon sens… Pour d’aucuns, la prise de risque, jusqu’à l’imprudence est même le sel de la mer et de l’existence. Il leur semble qu’il y a plus de poésie à chevaucher les vagues en toute liberté que de brasser l’eau, prisonniers d’une piscine… Aux conseils que vous leur dispensez, ils vous répondront que vous vous noieriez dans une tasse… Chacun sa place : le champion dans sa baignoire de luxe, sa médaille au cou, et l’estivant, ivre de liberté, happé par les courants sauvages… Choix de vie…

                                                                                          Hagnéré Jean-François

                                                                                             ( 05/08/2013)

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