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Notes discordantes sur l'époque
6 octobre 2013

" Opération... "porte ouverte" " TA...TA...TA...TAM.. N°87

 

 

 

 

Opération… « Porte ouverte »

 

            Mourir jeune au cours d’un casse violent, c’est atroce. Cela dit, je pense que  l’avenir du  responsable de ce malheureux geste – ses jours comme ses nuits -,  que ce soit un représentant de l’ordre ou un particulier agressé dans sa boutique, sera, à moins d’avoir affaire à un abruti ou un tueur potentiel, un parcours semé d’épines plutôt de que roses.

            Cela posé en préambule, il devient urgent de redonner leur vrai sens aux mots. Dans ces cas dramatiques, il arrive que, de plus en plus souvent, des parents ou des amis de la victime en viennent à déclarer devant micros et caméras, que cette dernière « … n’a rien fait : qu’est-ce qu’un vol ? »  Justement, qu’est-ce que c’est ? On ne le sait plus aujourd’hui, alors que jadis nos parents connaissaient ce proverbe, qu’ils nous rabâchaient : «  Qui vole un œuf, vole un bœuf. » Tout est dans l’intention. Dans cette époque que beaucoup, parmi les jeunes, traversent sans repères, hors des clous, on vous vole, comme qui rigole, l’œuf, le bœuf – opérations nocturnes dans les champs -, mais aussi, sans sourciller, la camionnette qui les transportait, à laquelle, en fin de compte, on mettra le feu… Après cela, on s’étonnera qu’aux Etats-Unis, puis en Angleterre, et aujourd’hui en France, des personnages âgées et aisées en viennent à vivre en vase clos dans ce que j’appellerai des Q.H.S. ( quartier de haute sécurité), par analogie avec les prisons, car les oiseaux qui vivent dans des cages dorées, même s’il leur arrive de siffler, n’en vivent pas moins privés de liberté. Abuser des abus de langage, c’est laisser la porte ouverte à tous les abus, même aux moins acceptables… Un vol est un vol, un point, c’est tout. Sinon, pour plus de tranquillité, c’est-à-dire éviter les « bavures », ouvrez grandes vos portes aux voleurs, qu’ils se servent gentiment. Viendra ensuite le prochain stade : « Il ne l’a que blessé, il ne l’a pas tué quand même ! » Puis le stade ultime :  « Il l’a tué ? Et alors ? Faut bien mourir un jour, d’une  façon ou d’une autre, et puis, à soixante-dix balais, c’était plus une jeunesse ;  il avait fait son temps… » Bon, je n’insiste pas, l’évolution morale de l’espèce humaine à laquelle j’ai « l’honneur » d’appartenir a souvent des allures de régression, et, parfois, j’ai l’impression, par rapport à l’époque, d’être en décalage horaire. A l’heure où je vois midi à ma porte ouverte, d’autres voient minuit, l’heure du crime…

 

                                                                                                   Hagnéré Jean-François (06/11/2013)

                                                         Publié dans le bulletin « Le Dévorant »

           

             

 

 

 

 

 

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Commentaires
H
Merci à vous deux, chers correspondants, pour votre fidélité. en effet, nous parlons ici d'une temps que les moins de vingt ans semblent ignorer totalement...
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M
Et dire qu'il n'y a pas si longtemps, on envoyait aux galères celui qui avait volé un pain, ou au bagne celui qui avit volé une poule! C'était évidemment exagéré, mais maintenant, on ne porte même plus plainte pour ces "broutilles".
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L
A la campagne et sans doute ailleurs, on disait dans la jeunesse : pauvre mais propre et honnête !
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