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Notes discordantes sur l'époque
13 février 2014

" La paix des ménages " TA...TA...TA...TAM... N°130

La paix des ménages

            La paix des ménages est désormais classée, en France, « cause nationale ». Il y avait péril en la demeure… En effet, si l’on s’en tient aux statistiques de 2010, une femme tombait sous les coups d’un amour vache tous les 2 jours et demi alors que pour les hommes le délai était de 14 jours… Au cours des séances de désamour, les victimes étaient à 84,4 p. cent des femmes… C’est peu dire, qu’au final, Cupidon est un bien piètre archer qui jouit d’une réputation quelque peu surfaite.

            Au Parlez-moi d’amour, redites-moi des choses tendres, guimauve pour bergères à la recherche d’un hypothétique Prince charmant, mâchée  depuis 1930 par Lucienne Boyer, répondra le viril refrain d’un Brassens éconduit : Parlez-moi d’amour et j’ vous fous mon poing sur la gueule, que des excités prennent parfois au pied de la lettre.

            Le fameux « piège à filles » de Dutronc, celui qui fait crac, boum, hue !, et beaucoup rire, peut parfois, s’il fonctionne mal, ne plus faire, à la John Lee Hooker, que Boum, boum, boum, boum !… Et là, bonjour les dégâts !

            Au milieu du XXe  siècle, les femmes, prises dans une souricière, avaient peu d’échappatoires. Elles étaient en majorité programmées, rares étant celles qui occupaient un emploi. Leur destin était tout tracé : mariage, les enfants et leur éducation, tâches ménagères, tenue de la maison, bref, une perspective exaltante, pendant que Monsieur « gagnait sa / leur croûte » et « ramenait l’argent à la maison », dont il était le pilier, rôle qu’il lui arrivait aussi de tenir au bistrot… Alors, fumer sa première « sèche »  et «  s’enfiler son premier godet », étaient pour lui des rites initiatiques. A part ça, excusez du peu, la femme n’avait plus qu’une chose à faire : poser sa chique et faire la morte. Ce schéma familial ouvrait la porte à toutes les dérives « zolaesques »(1), à des séquences misérabilistes…

            Le Poète (2) a osé prétendre, mais le Poète peut tout oser, que La femme est l’avenir de l’homme… Fayot !… Hypocrite !… Voilà un avenir parfois bien cabossé par des poètes du ring… Et encore faut-il, malgré les statistiques peu rassurantes, considérer la France comme un pays civilisé. Que dire, par exemple, de ces régions du monde où l’on procède à des rites barbares comme l’excision du clitoris et le massacre des petites et grandes lèvres sur des jeunes filles qui courent alors le risque d’une infection grave ou d’une infirmité, où l’homme peut prendre son pied tandis que la femme-objet doit garder les siens bien sur terre ?

            Autre exemple. Que sont Les Indes galantes,  de Rameau,(3) devenues ?  - Titre générique d’une œuvre, choisi pour symboliser l’exotisme, puisque ces pièces musicales évoquent, en fait, le Pérou, la Turquie et la Perse, le raffinement de leurs mœurs, qui prévalait aussi à la cour du roi louis XV –. Eh bien !  l’Inde moderne, celle que nous connaissons par nos médias, parlons-en : toutes  ces histoires de viols collectifs, de lapidations pour adultère, toutes ces exactions de mâles en rut, sur lesquelles on jette le voile joyeux et coloré des production bollywoodiennes…

            Pour ma part, dès l’enfance, quelques « animations de quartier », organisées jusque dans la rue par des couples voisins, en effervescence, m’ont fait comprendre, bien avant les Rita Mitsouko,  que Les histoires d’amour finissent mal… en général.

(1)  Emile Zola, auteur, entre autres, de Germinal, La terre, L’assommoir, littérature classée naturaliste.

(2)  Aragon.

(3)  Opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau.                              

                                                                                                                 Hagnéré Jean-François

                                                                                                                         ( 12/02/2014)

           

           

 

 

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