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Notes discordantes sur l'époque
13 décembre 2014

"Histoire tirée par les cheveux "... TA...TA...TA...TAM... N°213

Histoire tirée par les cheveux

Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon / Pauvres grands disparus gisant au Panthéon / Pauvres cendres de conséquence / Vous envierez un peu l’éternel estivant / Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant / Qui passe sa mort en vacances… Ainsi, le lucide et facétieux Brassens concluait-il sa Supplique pour être enterré sur la plage de Sète.

            On sait en effet quel sort posthume fut réservé, par les pilleurs de tombeaux, aux restes de certains souverains de l’Ancienne Egypte qui, à l’abri des Pyramides, pensaient être peinards pour l’éternité… On sait aussi quel sort est réservé aux cendres de nos « grands hommes », privés de l’air vivifiant des campagnes, du bord de mer ou de la montagne pour étouffer sous les voûtes majestueuses mais souterraines du Panthéon… Mais le brave Georges serait tombé de son pédalo s’il avait eu connaissance de la dernière trouvaille de mercanti qui attentent ces jours-ci, à leur façon, à la mémoire de l’Empereur  qui reposerait aux Invalides – encore une de ces « énigmes » de l’Histoire sur lesquelles on se plaît à broder. Et comme l’on n’est jamais aussi bien trahi que par les siens, le coup bas vient d’un fabricant de montres suisses réputées,  M. De Witt – une façon de se montrer, sans doute -, le coup fumant ayant été amorcé par Mme de Witt, dont l’époux est un descendant direct de Jérôme, le plus jeune des frères de l’Empereur.

            De quoi s’agit-il ici, en fait ? D’une histoire, tirée par les cheveux… de Napoléon. Historique de la – bonne – affaire : Mme de Witt, lors d’une vente aux enchères de quelques-unes des « babioles » soldées par la famille de Monaco – autre équipe, à leur manière, de mercanti – lors d’une vente aux enchères, a acquis deux lots de… cheveux napoléoniens pour, respectivement, 16750 et 12880 euros, sans doute une vente au poids… Chez ces gens-là, on n’compte pas, Monsieur, on [ s’pécule ]…*

            Idée de génie des De Witt : couper certains de ces cheveux, non pas en quatre, mais en tronçons d’un demi-millimètre – rentabilisation maximum du matériel. Seulement visible au microscope, ce souvenir napoléonien sera fixé sous le verre d’une série limitée de montres que les amateurs vont s’arracher, comme on peut s’arracher les cheveux en certaines circonstances. Voir midi, non pas à sa porte, mais au cheveu de Napoléon… Quand que je pense que Cloclo chantait : Si tu m’aimes, donne-moi une petite mèche de tes cheveux, en secret… Surtout pas ! Vous allez vous faire arnaquer. Et imaginez qu’un acheteur anglais aille promener ce cheveu du côté de Trafalgar Square ou de Waterloo station… L’Empereur, se retournant dans son cercueil, un cheveu sur la langue et l’estomac : Non, cheveu pas !

            L’histoire tristounette de ce poil à gratter… la mémoire de l’empereur prouve, si besoin était, que la bêtise humaine a vite fait, et n’a pas fini, de se transmettre par « capil-hi-larité »… Mais comme chantait encore le brave Georges par ailleurs : Mais il y a peu de chance qu’on / détrône le Roi des Cons… Et dans le genre, l’Homme se pose-là…

                                                                                               Hagnéré Jean-François ( 13/12/2014)

* Brel adapté : Chez ces gens-là

            

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