TA...TA...TA...TAM...N° 393 "Retard à l'allumage"

Retard à l’allumage

            Voilà bien des années, il m’arrivait de me dire, récitant le Notre père, que quelque chose clochait dans cette prière… Mais bon, à l’époque, comme tout bon agneau bêlant ce que lui soufflait l’Evangile, je suppliais mon père adoptif et spirituel, de bien vouloir ne pas me soumettre à la tentation mais,  entre parenthèses, j’ajouterais aujourd’hui : délivre-moi du mâle « harceleur » qui sommeille en nous… Voilà une première réactualisation. Aux dernières nouvelles du Vatican, il y aurait eu comme de la « friture » sur le réseau entre Dieu, l’émetteur, et les récepteurs du message, pêcheurs-traducteurs que nous sommes.  Une lettre d’excuse s’impose : vous me réciterez dix actes de contrition - C’est ma faute, ma très grande faute… et un Notre père rectifié, afin de vous faire pardonner d’avoir prêté à Dieu ce que seul le Diable aurait pu nous souffler. Comment avons-nous pu ânonner pendant des années, à l’adresse de notre Père,  ce qui ressemble à une insulte : Mon Père, ne nous soumets pas à la tentation… Heureusement, le Vatican, toujours vigilant, mais surtout lent – C’est en 1992 qu’il a admis les principes de l’héliocentrisme et de la rotondité de la Terre, découvertes qui remontaient à Copernic et Galillée, têtes brûlées de l’époque,  qui eurent à souffrir de leur audaces. Sous Jean-Paul II, L’Eglise catholique se projeta tout à coup du XVIIè au XXème siècle… -, le Vatican, donc,  vient de rendre sa copie, rectifiée du Notre Père,  ce qui débouche sur ce passage de la prière : «  Et ne nous laisse pas entrer en tentation »… Réfléchissons un peu : en nous créant libres, Dieu ne peut s’en vouloir qu’à lui-même de nos fautes, car l’homme libre prouve, jour après jour, qu’il est capable de tout, même des pires atrocités… Mais allez en paix, Fonctionnaires de Dieu, (1) qui au fil des siècles avaient multiplié les exactions – Croisades, chasse aux sorcières, Saint-Barthélemy, Inquisition, etc. - faute d’interprétation ou de traduction  avouée est déjà à moitié pardonnée… Bénis soient les « saigneurs », tout ça, c’était pour la bonne cause…

                                                                                               Hagnéré Jean-François (10/12/2017)

(1) Lire l’excellent ouvrage de Eugen Drewermann ; Les fonctionnaires de dieu.