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Notes discordantes sur l'époque
1 novembre 2015

" Remontées acides " TA...TA...TA...TAM... N° 269

* Rimbaud : Voyelles

Remontées acides

 

 

            La dangerosité de la route, encore et toujours… Feux tricolores, gendarmes couchés ou planqués vicieusement derrière un arbre ou  une pile de pont, multiplication des faux et vrais radars de plus en plus perfectionnés, aux performances toujours en progrès et… rien n’y fait : Tant qu’il y aura des deux roues, motorisés ou non, des voitures particulières, des camions, des cars et des chauffeurs imprudents, bourrés, camés ou pas, des défaillances techniques dues à la négligence ou non et, surtout, autant de circulation sur les routes, l’issue fatale sera parfois inéluctable et les beaux discours d’indignation, menaçants, démagos, moralisateurs ou non, resteront lettre morte : la route blessera, tuera… Quant à savoir pour quel moyen de transport il est préférable d’opter, autant s’en remettre à la loterie de la Providence…

            Evidemment, lorsque le résultat de la rencontre accidentelle brutale d’un camion et d’un autocar sur une route tourmentée de Gironde fait quarante-trois victimes, l’émotion, on le comprend, est à son comble. Et dans ce cas les médias sont, comme on dit « au taquet » comme, par exemple, dernièrement, lors des inondations qui ont touché le sud-est du pays. Les micros se tendent alors impudiquement sous le nez des victimes à qui l’on pose, en ces circonstances, des questions saugrenues : « Qu’est-ce que vous allez faire maintenant ?… Vous comptez rester dans la région ?… Vous saviez que le terrain était classé « zone inondable » ?… Et ça continue ainsi, sur le même registre impudique, indécent, pendant des jours… Avis aux voyeurs !… Ici, c’était Machin(e), en direct de Trifouillis-sous-mer… A vous les studios ! A(h) ! noir corset velu des mouches éclatantes  qui bombinent autour des puanteurs cruelles…*

            Evidemment, on imagine qu’une prise d’otages, une inondation, un accident de Puissenguin en Gironde, ça pourra meubler la journée, voire plus, sur des chaînes d’infos comme BFM TV ou I Télé, où l’on déblatère sur tout et n’importe quoi, en plus des espaces publicitaires,  pour meubler comme on peut le temps ininterrompu  d’antenne. En 2000, le crash d’un Concorde avait mobilisé France inter pendant 48h… Mais aujourd’hui, la presse écrite, dans sa version numérique, n’est plus en reste. Ainsi, le 24/10 on pouvait suivre, de 9h du matin à 18h en soirée, l’évolution de la situation sur le terrain, à Puisseguin, comme si on y était et poser des plus ou moins pertinentes questions, apporter des précisions, donner son avis. Un « Live », pour les qui ne pratiquent pas l’anglais première langue : Un «  En direct de… » tentait de nous  scotcher devant notre écran d’ordinateur, proposant à chacun  d’intervenir  sur Twitter, Hashtag : Voyeurisme…  Ou comment vivre à fond un moment historique… hystérique… Un suivi palpitant comme pour un quelconque match de rugby ou de football… L’info va monopoliser l’attention pendant deux jours puis on reviendra aux « fondamentaux » du moment : Les migrants, curieusement éclipsés pendant ce temps…Aujourd’hui, à propos de tout et de n’importe quoi, chacun mêle son grain de sel, mais à la fin, c’est tellement salé, que, provoquant des remontées acides,  c’en est à vomir… Journalisme et voyeurisme de terrain finiront par se donner la main…

 

                                                                                                       Hagnéré Jean-François ( 26/10/2015)

                                                                                                

 

 

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