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Notes discordantes sur l'époque
11 avril 2016

" A bicyclette " TA...TA...TA...TAM... N°296

A bicyclette…

 

            Au soir du Tour des Flandres, une des « classiques » du début de saison du cyclisme professionnel, le vainqueur, Peter Sagan – Non, pas le petit-fils de Françoise -, Slovaque de vingt-six ans, déjà champion du monde 2015, a franchi la ligne d’arrivée les doigts dans le nez, si j’ose dire, et la tête non pas dans le guidon, mais dans les étoiles, en équilibre sur la roue arrière de son destrier, cela afin de prendre la pose devant les photographes émerveillés…

            Après cet exploit, le lendemain, je lis dans la presse que ce jeune décontracté, décomplexé, surdoué, frais comme un gardon après plus de 260 km de course, « rajeunit le cyclisme »… Les ringards qui le suivaient et les directeurs sportifs  apprécieront la plaisanterie. Son second est un Suisse, déjà trois fois vainqueur de l’épreuve, soupçonné un temps d’avoir mis un moteur dans son tigre, assistanat qui fit perdre toute crédibilité voilà peu à une jeune championne belge qui chuta, mais dont la roue arrière de la monture continuait à tourner dans le vide… Dernièrement, je faisais d’ailleurs remarquer à mon facteur que les temps changeaient et que lui-même  avait été équipé par son administration, d’un « vélo électrique » qui lui permettait désormais d’avaler « la côté du lycée » qui mène à mon domicile sans accélérer son muscle cardiaque. Il m’a répondu, et il n’a pas tort : Je préfère cela plutôt qu’avoir à « avaler des pots belges »… (1) Bien envoyé, Facteur !

            Il faut rappeler aux non-initiés que les classiques belges du début de saison : Le Tour des Flandres, La Flèche wallonne, Liège-Bastogne-Liège, tout comme la française Paris-Roubaix, sont réputées comme « casse-pattes » avec leurs enfilades de sections pavées et de côtes a fort pourcentage, certaines étant d’ailleurs en partie franchies à pied par des hommes du peloton. De plus, si le mauvais temps est de la partie, on imagine le charme de la promenade des forçats de la route chers à la plume d’Albert Londres. Le peloton est constitué de « porteurs d’eau », pas forcément minérale, d’une part, et, d’autre part, de « patrons », vedettes qui dirigent la course de l’intérieur, parfois comme de vrais tyrans ( Voir Lance Armstrong).

            Toutes ces classiques et ces tours ( France, Italie, Espagne, etc.) sont sous la coupe d’organisateurs mercantiles qui se paient sur la bête, le coureur. Et l’on peut dénoncer, sur tous les tons, la triche, les ententes cordiales, le dopage sous toutes ses formes, rien ne résiste à l’argent roi, celui des droits de retransmission télévisée et autres retombées publicitaires. Qui peut croire aujourd’hui, par exemple, malgré les « affaires » louches révélées au fil des années, à la disparition d’une institution comme le Tour de France » ? Le Tour, c’est la poule aux œufs d’or des médias et des offices de tourisme qui mettent en valeur les villes traversées, les monuments et les curiosités régionales. Le coureur dans cette histoire de « gros sous » n’est plus qu’un prétexte. Qui se soucie encore du triste sort d’un coureur mort d’un infarctus, tué dans un choc par une moto ou invalide suite à la descente d’un « col du fémur » ? On peut entrer dans « la légende du sport » par toutes les portes, même celle de l’enfer… Que signifie encore la célèbre phrase qui sert de cache-misère : La glorieuse incertitude du sport ?

            Pour terminer en roue libre, je vais emprunter un témoignage puisé dans un article consacré par Le Monde à une ancienne gloire de l’athlétisme tricolore, Roger Bambuck, qui détint, pendant dix minutes le record du monde du cent mètres plat. Ce super et sympathique champion déclare à 70 ans ce qu’il disait déjà lors de son adieu à la compétition : Je suis content de voir que les médecins parlent de plus en plus d’activité physique qui est à 100p. cent positive pour la santé, l’équilibre mental et social. Alors que le sport de haut niveau est une activité dangereuse à tout point de vue. Finalement, Roger, si je vous ai bien compris, il vaut mieux pratiquer la bicyclette en compagnie de  Paulette : On s’en allait de bon matin […]On a souvent vécu l’enfer / Pour ne pas mettre pied à terre / Devant Paulette / Faut dire qu’on y mettait du cœur / C’était la fille du facteur… Et le facteur, je vous en ai déjà parlé plus haut : Il ne manquait pas de répondant…

                                                                                Hagnéré Jean-François

(1)  Pot belge : Mixture dopante, spécialité belge, d’où le nom.

A bicyclette, chanson interprétée par Yves Montand.

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